Le mois de novembre s’installe à Nice. Dans le cœur de Nice Ouest, notamment aux Moulins, l’automne n’apporte pas seulement la fraîcheur des matinées : il rappelle aussi, comme chaque année, les carences de nombreux logements HLM.
Les habitants le savent trop bien : le chauffage tarde à venir, quand il ne reste pas tout simplement symbolique. Dans plusieurs immeubles, les radiateurs peinent à tiédir les appartements. “On met le manteau à l’intérieur”, plaisante une habitante du secteur, avant d’ajouter plus sérieusement : “Ce n’est pas une vie.”
Mais le froid n’est pas le seul ennemi. Dans certains bâtiments des Moulins, l’eau chaude est absente depuis des semaines, obligeant des familles entières à se débrouiller avec des bouilloires et des bassines. Ailleurs, les ascenseurs tombent régulièrement en panne, laissant des personnes âgées prisonnières de leur étage.
Ces situations créent un véritable isolement, un sentiment d’abandon pour ceux qui ne peuvent plus sortir de chez eux sans aide.
Ces dysfonctionnements ne datent pas d’hier. Ils s’installent peu à peu, au rythme de la vétusté des installations et du manque de réactivité des services techniques. On signale, on attend, on relance… puis on s’habitue à vivre avec des manques.
Pourtant, il faut le rappeler : ces logements sont censés être des espaces de vie dignes. Ils doivent offrir confort, sécurité et chaleur à ceux qui y habitent. Et si les bailleurs sociaux font face à de vraies difficultés — manque de moyens, accumulation des demandes, procédures lourdes — il est urgent de repenser la coordination sur le terrain.
Les solutions existent.
D’abord, écouter les habitants : leurs témoignages sont des indicateurs précieux. Ils doivent être entendus, relayés, pris en compte rapidement.
Ensuite, créer des passerelles entre les associations locales, les régies, les services techniques et les élus, pour mettre en place une vraie cartographie des urgences : immeubles sans eau chaude, ascenseurs en panne, retards de chauffage.
Enfin, replacer l’humain au centre : rendre visite aux personnes isolées, organiser des points de rencontre et de solidarité, mobiliser les structures de quartier — comme Abéel, elle et lui — pour maintenir un lien humain là où la technique fait défaut.
À Nice Ouest, le froid n’est pas seulement une question de température. C’est une question de dignité. Et cette dignité, c’est à nous tous de la défendre, ensemble, avant que l’hiver ne s’installe pour de bon.
Romain Arini
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