Au petit matin, quand la lumière rosée se pose sur la Promenade, Nice se réveille doucement.

Les bus commencent à rouler, les commerces lèvent leurs rideaux, les enfants traînent leurs cartables dans les rues encore fraîches.

Dans cette ville, on parle fort, on rit vite, on s’énerve parfois mais on vit ensemble.


Ces derniers temps, on entend partout des débats compliqués sur la laïcité, la religion, les règles communes. Ces mots semblent lointains, presque abstraits. Pourtant, derrière ces discussions nationales, il y a quelque chose de profondément humain : la question de comment on cohabite, tous, dans une même ville.


Quand le débat national rencontre la vie du quartier


Dans un quartier de Nice, ce n’est pas un concept politique que l’on croise.

C’est une voisine qui dit bonjour en rentrant du marché.

C’est un jeune qui sort d’un entraînement de foot et esquisse un sourire timide.

C’est une famille qui installe son parasol sur la plage .

C’est un commerçant qui ferme cinq minutes plus tôt pour aller chercher son fils à l’école.

Le “vivre-ensemble” n’est pas une théorie.

C’est ce qui se passe entre deux personnes qui partagent le même trottoir.

Alors quand, à Paris, on se dispute sur ce qu’il faut faire, ce qu’il faut interdire ou autoriser, cela crée parfois des inquiétudes, des incompréhensions.

Beaucoup se demandent : “Est-ce que ça nous concerne aussi ? Est-ce que ça change quelque chose pour moi, pour mon quartier, pour mes enfants ?”


Une ville diverse, mais un quotidien commun


Nice est un carrefour : on y trouve des accents italiens, maghrébins, niçois, parisiens.

On y trouve des gens qui prient, d’autres qui ne prient pas.

Des gens qui viennent de loin, d’autres qui ont toujours vécu ici.


Cette diversité fait la beauté de la ville mais elle demande parfois des ajustements, des explications, un peu de pédagogie.

Pas pour diviser, mais pour éviter les malentendus, apaiser les tensions, rassurer ceux qui se sentent perdus dans ce monde qui change vite.


C’est le rôle des institutions, des associations, des enseignants : rappeler que les règles existent pour protéger tout le monde, que personne n’a à être désigné ou soupçonné simplement pour ce qu’il est.


Nice, une ville de liens


Quand on prend le temps de regarder, Nice est pleine d’actes de solidarité silencieux.

Des voisins qui aident une personne âgée à porter ses sacs.

Des mères qui discutent à la sortie de l’école, même si elles ne partagent pas la même langue.

Des jeunes qui se retrouvent autour d’un ballon ou d’une console, sans se soucier de leurs origines.


La vie réelle est souvent plus belle que le bruit médiatique.


Et c’est dans cette vie réelle que se construit la paix sociale : dans les gestes simples, dans les regards bienveillants, dans la manière dont on se parle.


Conclusion : Nice, une ville qui avance ensemble


Si la France se pose aujourd’hui des questions sur la laïcité et la cohésion, c’est parce qu’elle cherche à préserver quelque chose de précieux : la capacité à vivre ensemble sans se juger.


À Nice, cette capacité existe déjà, dans les cafés, les écoles, les marchés, les plages.

Elle est fragile, mais elle est réelle.

Et elle se renforce chaque fois qu’un habitant choisit l’écoute plutôt que la méfiance, la curiosité plutôt que la peur.


Nice n’est pas seulement une ville.

C’est un puzzle humain où chaque pièce, quelle que soit sa couleur, a sa place.


Et si le monde change autour de nous, alors faisons en sorte que Nice change aussi — mais sans perdre sa chaleur, sa gentillesse, son humanité.

Parce qu’au fond, ce que chacun veut, c’est simple :

vivre paisiblement, dignement, et construire un futur où nos enfants se sentiront chez eux, quelles que soient leurs histoires.


✍️ Lucie Marchese