L’inauguration de Pasteur 2, cet après-midi, n’a ressemblé à aucune autre. La lumière traversait les nouvelles baies vitrées comme si elle voulait, elle aussi, prendre part à cette renaissance. Les soignants se tenaient là, partagés entre la fierté du moment et la conscience des défis à venir. Les patients, les familles, les habitants venus jeter un œil avaient ce regard rare, mélange de curiosité, d’inquiétude et d’espoir. Car aujourd’hui, ce n’est pas seulement un bâtiment qui s’est ouvert à Nice. C’est une promesse.


Pasteur 2 représente plus qu’un agrandissement. C’est un nouveau souffle, pensé pour remettre l’humain au centre. Chaque espace, chaque service réorganisé porte l’idée que la santé doit rester un pilier essentiel, accessible, digne. On ne rénove pas un hôpital de cette ampleur sans l’intention de donner un nouvel élan à toute une ville.


Et au cœur de cette inauguration, il y avait Christian Estrosi. Il a pris la parole avec cette façon bien à lui de maîtriser le moment sans l’écraser. Ce n’était pas un discours solennel pour remplir une obligation. C’était une déclaration de responsabilité. Il a rappelé l’importance de moderniser l’hôpital public, de soutenir ceux qui soignent, de donner à Nice l’infrastructure que ses habitants méritent. Ce qui transparaissait surtout, c’était qu’il voyait en Pasteur 2 bien plus qu’un chantier terminé. Il le voyait comme une pièce centrale de sa vision pour la ville, une vision où innovation, santé, solidarité territoriale et avenir urbain avancent ensemble. Son rôle, discret mais déterminant, ne faisait aucun doute : il était l’un des moteurs politiques de ce renouveau.


À ses côtés, la présence de Gaël Nofri ajoutait une autre nuance à cette journée. Nofri fait partie de ces figures niçoises qui, qu’on les soutienne ou qu’on les critique, incarnent une énergie politique réelle. Le voir ici, attentif, ancré dans l’instant, donnait la sensation d’un engagement plus large, d’un désir de participer à cette transformation hospitalière qui touche directement la vie des Niçois. Il portait dans son attitude cette idée qu’un hôpital moderne n’est pas seulement un service public, mais un choix de société.


Hervé Caël, lui, avait une présence plus silencieuse mais tout aussi significative. Son implication au sein du conseil de surveillance du CHU est connue, comme sa détermination à améliorer l’accès aux soins de proximité. Pour lui, Pasteur 2 n’est pas une inauguration parmi d’autres. C’est un projet qu’il accompagne, qu’il défend, qu’il veut voir grandir. Il sait que ce lieu devra exister bien au-delà des discours du jour, qu’il devra être un espace vivant, capable de répondre aux urgences comme aux besoins du quotidien.


Et puis, au-delà des élus et des responsables, il y a ceux qui portent tout cela sur leurs épaules, jour après jour. Les aides-soignants qui se lèvent avant l’aube, les infirmiers qui courent d’un lit à l’autre sans jamais oublier un sourire, les médecins qui s’interrogent encore sur un diagnostic une fois rentrés chez eux, les professeurs qui forment les générations futures avec rigueur et passion, les brancardiers, les manipulateurs radio, les secrétaires médicales, tous ceux qu’on ne voit pas sur les photos officielles mais qui incarnent la véritable colonne vertébrale de l’hôpital. Leur force, leur patience, leur humanité sont la véritable richesse de Pasteur 2. Sans eux, aucun bâtiment, même le plus moderne, ne serait plus qu’une coquille vide. Aujourd’hui, c’est aussi leur inauguration. Leur victoire. Leur reconnaissance silencieuse.


Ce qui s’est joué aujourd’hui dépasse largement la cérémonie. Nice a affirmé, dans un mélange de pudeur et de détermination, que la santé restera l’un de ses axes principaux. Mais ce choix n’aura de sens que si chacun y met du sien. Les équipes médicales qui donneront vie à ces murs. Les habitants qui y placeront leur confiance. Les responsables politiques qui devront continuer à soutenir, financer, protéger cet élan. Pasteur 2 est une avancée, mais aussi un engagement collectif.


L’hôpital appartient désormais à celles et ceux qui le feront exister au quotidien. À ceux qui y soigneront, à ceux qui y seront soignés, à ceux qui y trouveront un moment de paix dans la tourmente. Et à ceux qui, à un niveau ou à un autre, auront la responsabilité de préserver ce qui a été inauguré aujourd’hui.


✍️ Lucie Marchese