Madame H., 79 ans, présente les premiers signes de la maladie d'Alzheimer. Au début, elle se souvenait parfaitement d'événements survenus il y a des années, mais oubliait les conversations récentes. Sa famille s'est rapidement mobilisée. Ses enfants et sa sœur ont organisé un planning pour qu'elle ne soit jamais seule. C'est un engagement lourd mais nécessaire. En tant qu'infirmier formé aux soins cognitifs, je lui apporte quotidiennement son traitement par inhibiteur de l'acétylcholinestérase. On observe de légères améliorations cognitives. Les moments de lucidité alternent avec des phases de confusion. Madame H. a conscience de ce qui lui arrive, ce qui rend la situation d'autant plus douloureuse. "Je perds la tête, n'est-ce pas Monsieur Romain ?", me demande-t-elle parfois avec une clarté bouleversante. Sa famille fait preuve d'une patience et d'un amour remarquables. Ils ont adapté l'appartement, mis en place des repères visuels et maintiennent des rituels rassurants. Cette maladie transforme non seulement la vie du patient mais celle de toute la famille. L'accompagnement médical ne peut se concevoir sans un soutien psychologique global.