H. est atteint de dyslexie sévère. Âgé de 22 ans, il vit avec sa mère et ses deux sœurs aînées qui l'aident autant qu'elles le peuvent malgré ses sautes d'humeur fréquentes et ses accès de colère envers les autres et envers lui-même. À l'école, son trouble n'a pas été diagnostiqué rapidement ; certains pensaient qu'il avait un retard mental. Cette incompréhension l'a marqué profondément et a nourri sa colère. "Les profs me prenaient pour un idiot", me confie-t-il. "Mais je savais que j'étais intelligent, je n'arrivais juste pas à lire comme les autres." Aujourd'hui, H. suit une formation en mécanique auto dans un centre spécialisé. Ses formateurs ont su adapter leur pédagogie à ses difficultés. "Avec mes mains, je comprends tout", dit-il fièrement en me montrant le moteur qu'il est en train de réparer. Sa dyslexie l'empêche de lire les manuels techniques, mais sa mémoire visuelle et son habileté manuelle compensent largement. Il développe des stratégies d'apprentissage alternatives. Sa famille a appris à décoder ses moments de frustration. Quand les mots se mélangent dans sa tête, H. a besoin de calme et de patience. Cette histoire montre qu'avec un accompagnement adapté, les troubles de l'apprentissage ne sont pas une fatalité.