Âgé de 60 ans, Monsieur H. a toujours été un gros travailleur. Couvreur, très sérieux dans son travail, il n'a jamais rechigné à la tâche et s'est dépensé sans compter. Qu'il fasse très chaud ou très froid, il a toujours répondu présent quand un collègue était absent et qu'il fallait redoubler d'efforts pour finir le chantier. Donner les moyens de vivre correctement à sa femme et ses enfants a été son but principal dans la vie. Cette éthique du travail l'a mené loin, mais au prix de sa santé. Aujourd'hui, arthrose des genoux et du dos, tendinites répétées... son corps porte les stigmates de 40 ans de métier physique. "J'ai tout donné sur les chantiers", dit-il sans amertume. Sa retraite s'annonce difficile financièrement. Les petites pensions d'artisan ne permettent pas toujours de vivre décemment. Sa femme devra continuer à travailler encore quelques années. Malgré ses douleurs, Monsieur H. garde sa fierté. "Je n'ai jamais demandé l'aumône à personne", répète-t-il. Je viens pour ses infiltrations et la gestion de ses douleurs articulaires. Ces soins lui permettent de maintenir une mobilité acceptable. Ces hommes qui ont bâti nos villes méritent notre respect et une fin de vie digne.