Madame N. vit seule, par sécurité, son domicile est proche de celui de ses parents. Depuis plus de 10 ans, elle est sous tutelle. Toxicomane, elle est sujette à des crises d'anxiété qui l'amenaient à faire des achats compulsifs dans des magasins totalement hors de ses moyens. Situation qui a provoqué de graves problèmes que ses parents ont dû l'aider à solutionner. La tutelle protège Madame N. d'elle-même. Ses parents gèrent ses finances et veillent à ce qu'elle ne retombe pas dans ses travers. "C'est dur de ne pas pouvoir gérer son argent comme une adulte", me confie-t-elle. "Mais je sais que c'est nécessaire." Elle suit un traitement de substitution pour son addiction et voit régulièrement un psychiatre. Ces consultations l'aident à comprendre les mécanismes de ses compulsions. Ses parents, âgés de 75 ans, commencent à fatiguer. Ils s'inquiètent pour l'avenir de leur fille quand ils ne seront plus là. "On a peur de la laisser seule", m'avoue sa mère. Madame N. progresse lentement mais sûrement. Elle a repris confiance en elle et envisage de suivre une formation professionnelle. Cette situation familiale illustre la complexité des troubles addictifs et l'importance du soutien familial dans le parcours de soins.